« Phénomènes naturels » – séismes familiaux, séismes politiques

Louis Holland, un jeune Américain passionné de radio, s’installe à Boston. C’est alors qu’un séisme secoue non seulement la terre, mais aussi la vie du héros, car la seule victime de l’événement n’est autre que la (très) fortunée grand-mère de Louis.

Ce roman, l’un des premiers de J. Franzen, c’est d’abord une maîtrise jouissive de l’intrigue et une capacité étonnante à rendre l’étrangeté de réalités anodines. La construction progressive des personnages est intelligente et leurs évolutions psychologiques très crédibles. Le cynisme et l’archétypisme de Louis et des autres sont justement dosés dans un roman qui transmet surtout le plaisir de façonner des situations.

Si le séisme est le moteur de l’intrigue (titre original: Strong Motion), les jeux de pouvoirs en forment le cœur. Les faits sont tissés dans leur complexité – à ce titre il ne s’agit pas du mauvais roman politique qui martèle son message écolo éculé. Ce jeu de finesse aux voix multiples n’occulte en rien le ridicule de certaines situations.

Tout cela témoigne d’un effort général vers la nuance et contre le manichéisme (discussion entre Renée et Stites, visite à l’EPA…) malgré la relative simplicité de la situation – on sait qui est coupable, et pourquoi.

Jonathan Franzen, Phénomènes naturels
Éditions de l’Olivier, 2018 [1992]
trad. Olivier Deparis
688 p.

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